Opération Jubilee, 19 août 1942

But de l’opération Jubilee

L’opération Barbarossa, déclenchée par les Allemands le 22 juin 1941 contre les armées de Staline, marque le début d’une résistance acharnée des forces soviétiques sur leur propre sol. Les Allemands ont engagé la plupart de leurs divisions à l’est, n’ayant plus d’ennemi direct à l’ouest.

Toutefois, conscients de la probabilité d’un débarquement allié à l’ouest de l’Europe depuis l’Angleterre, les Allemands décident, afin de concentrer un maximum de leurs forces contre les troupes de l’Union Soviétique, de protéger la façade maritime ouest par une série de fortifications fixes, dont le devoir est de stopper tout assaut amphibie ennemi : c’est la naissance du Mur de l’Atlantique.

Très rapidement, les Alliés mettent au point une opération militaire qui vise principalement à soulager partiellement le front soviétique et à tester les défenses allemandes qui font face à l’Angleterre. Pour ce faire, 5000 Canadiens, 1100 Britanniques, 56 Américains et 15 Français (France Libre) sont mis en alerte durant l’été 1942.

Cette opération, de relativement faible envergure, doit cependant apporter des renseignements très importants aux forces alliées en préparation d’un débarquement de plus grande importance dans les mois qui suivent, toujours au nord-ouest de l’Europe, alors également en cours de préparation (opération Overlord).

Un soldat surveille la plage depuis un blockaus.

Déroulement

Le 19 août à cinq heures du matin, les troupes alliées débarquent sur les plages de Seine-Maritime en Normandie et sont accueillies, malgré l’effet de surprise, par des tirs nourris et meurtriers.

Le Commando N° 3 à Berneval

Au large de Berneval, 23 péniches de débarquement transportent le Commando 3. Sept d’entre elles seulement atteignent la côte. Les autres ont été dispersées à la suite d’un combat avec des navires allemands faisant route sur Dieppe et dont la présence a été signalée à deux reprises par l’Amirauté britannique au Capitaine Hughes-Hallett, commandant les forces navales de l’opération, qui ne reçoit pas les messages… ou les ignore délibérément. La défense allemande est en alerte. L’opération se poursuit.

Le Commando n°3 débarque ur la plage de Berneval.

120 hommes et quelques Rangers américains à bord de 6 péniches débarquent, à l’est de la position qu’ils doivent attaquer. Ils sont immédiatement cloués sur la plage par le feu des défenseurs allemands retranchés au sommet de la falaise et qui tirent comme à l’exercice. Ils luttent âprement pendant plus de 5 heures, puis, succombant sous le poids de leurs morts et de leurs blessés, ils sont contraints de se rendre.

La 7e péniche dépose le Major Peter Young, 3 officiers et 17 hommes à l’ouest de la position, en face de la gorge du « Val-au prêtre » dans laquelle ils s’engagent. Ils grimpent le long de la falaise en s’agrippant aux réseaux de fil de fer barbelés et attaquent avec un armement réduit la batterie côtière de sept canons qui domine la mer et en neutralisent l’action pendant plus de deux heures.

De retour à Newhaven pour le Commando n°3.

Berneval et Saint Martin : un succès tactique limité

Le but du 3e commando anglais est de s’emparer de la batterie “Goebbels” située sur la falaise de Berneval. Cette position est composée de trois canons de 170 mm, quatre de 105 mm et deux Flak, canons antiaériens, de 20 mm. Le commando est divisé en deux groupes. L’un, commandé par le major Peter Young, doit débarquer sur la plage “Jaune 2” au Val au Prêtre, à Belleville-sur-Mer. L’autre, aux ordres du Colonel Durnford Slatter, doit prendre pied sur “Jaune 1”, à Berneval/Saint Martin plage.

La garnison ennemie est évaluée entre 200 et 250 hommes. L’objectif est d’encercler la batterie “Goebbels”. Les deux groupes doivent se rejoindre au centre du bourg de Berneval pour attaquer ensemble et la neutraliser.

Cependant, le groupe Slatter débarque avec vingt minutes de retard. Accueillis par un feu nourri, beaucoup de soldats sont touchés avant même d’être à terre. Ils ne peuvent donc faire la jonction avec les hommes de Young.

Ce dernier groupe constitué d’une vingtaine d’hommes parvient à atteindre les arrières de l’objectif. Les renforts du groupe Durnford Slatter n’arrivent pas, mais pendant une heure et demie, le petit groupe réussit à harceler la position allemande et empêche les canons de faire feu sur les forces navales au large de Dieppe. Il rembarque vers 8h15 avec un seul blessé.

Des Vétérans du Commando n°3 à Berneval en 2011.

Sources : Wikipedia – Site internet de Dieppe (70e anniversaire de l’opération Jubilee) – www.dday-overlord.com

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